Édouard Philippe veut sa part du gâteau

Horizons n’est pas un parti d’opposition à Emmanuel Macron. Il a été créé pour assurer sa réélection en récupérant des voix sur sa droite.

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Edouard Philippe 3 by Jacques Paquier On Flickr (CC BY 2.0)

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Édouard Philippe veut sa part du gâteau

Publié le 11 octobre 2021
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Par Francis Richard.

Édouard Philippe a lancé son parti politique le 9 octobre 2021. Baptisé Horizons, il a pour devise : pour faire bien, il faut voir loin. Ce qui est une nouvelle mouture du fameux Gouverner, c’est prévoir.

Horizons n’est pas un parti d’opposition à Emmanuel Macron. Il a été créé pour assurer sa réélection en récupérant des voix sur sa droite. Cela tombe bien puisque celle-ci est en cours de dépeçage.

En même temps, il s’agit pour l’ancien Premier ministre de rejouer un rôle dans la vie politique du pays, qui l’a un peu oublié depuis sa démission le 3 juillet 2020 où il a choisi d’être à nouveau maire du Havre.

Édouard Philippe tantôt à gauche, tantôt à droite

Édouard Philippe est le parangon du politicien qui prétend être soucieux avant tout de l’intérêt général mais qui sert avant tout ses intérêts particuliers, qui se trouvent tantôt à gauche, tantôt à droite.

Ayant fait Sciences Po et l’ENA, il a milité au PS puis à l’UMP ; il a démissionné alors qu’il jouissait d’une bonne cote de popularité dans les sondages ; il sent d’où vient le vent, comme les girouettes.

Horizons n’est pas un parti d’opposition à Emmanuel Macron mais son Manifeste prend le contre-pied de ce que les gouvernements, y compris ceux de Philippe, ont fait jusque-là sous son quinquennat :

– Il défend l’unité et la cohésion de la France, alors que les Français n’ont jamais été autant divisés, ce qui est d’ailleurs excellent pour régner.

– Il défend la liberté comme valeur cardinale de la République, alors qu’il n’y a jamais eu autant de mesures liberticides.

– Il défend l’ordre dans les comptes, alors qu’ils sont de plus en plus au rouge, et l’ordre dans la rue, alors qu’il y a de plus en plus de zones de non-droit.

– Il défend un humanisme républicain, alors que l’éducation, l’objectif prioritaire de l’effort national, est un échec patent.

– Il défend l’organisation décentralisée de la République, alors que tout se décide à Paris et à l’Élysée.

– Il combat l’illusion de l’argent public magique, alors que le macronien quoi qu’il en coûte en est l’insigne illustration.

Etc.

Contre les extrémistes

Pour apparaître mesuré et pour rassurer, il combat les extrémistes de tous bords, les démagogues, les populistes et ceux qui s’opposent aux réformes, et il joue du violon pour aguicher l’électeur :

Nous travaillerons avec toutes celles et ceux qui consacrent leurs forces et leurs idées à imaginer un nouvel horizon pour la France.

Édouard Philippe le situe loin, idéalement en 2050, pour ne pas se tromper. Mais auparavant, il ne perd pas de vue deux horizons : celui de 2022 qui devrait être son marche-pied pour celui de 2027.

Tout ira bien, à moins que l’électeur ne comprenne que, décidément, les promesses n’engagent pas ceux qui les font, mais celui à qui elles sont faites, et que comme d’habitude, il sera le dindon de la farce.

Sur le web

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  • Vu son bilan dû à ses excès d’autoritarisme il devrait se faire oublier celui là!

  • Monsieur 80 km/h, à cette vitesse, n’est pas près d’arriver à destination !

  • “il joue du violon pour aguicher l’électeur”

    Comme les autres !

    Avec les élections qui approchent, on multiplie les retransmissions du Grand Orchestre Philharmonique Frrrançais sous la direction des médias éclairés.

    • Personnellement, je trouve la prestation plate et plein de fausses notes : inaudible !

      Faut dire que le mélange de Rap woke, de grégorien écolo et de dodécaphonique progressiste est un peu étrange.

  • J’imagine que son horizon c’est celui du pantalon de 14 qui permettait aux français de se faire tirer comme des lapins.

    • On ne change pas une équipe qui gagne – finalement grâce aux anglais et aux américains.

      Même quand les anglais ont quitté le navire et les américains ont d’autres chats à fouetter et qu’on n’en veut pas.

  • E Philippe c’est le multi usage de la politique : il est ni de gauche ni de droite , il ramène les électeurs qui s’égayent, il peut servir de joker si Macron explose , rappelle à Macron qu’il est remplaçable , peut être sait il faire démarrer les motos russes allez savoir

  • Pour mon souvenir en un peu plus de trois ans il a tout raté mais où donc les Français ont-ils la tête ?

  • L’homme qui jette des desserts pour d’hypothétiques traces infimes de gélatine de porc:un Juppé 2.0

  • Il veut récolter ses trente pièces d’argent pour avoir trahi sa famille ?

    “Ayant fait Sciences Po et l’ENA, il a milité au PS puis à l’UMP” : homme de convictions.

  • OK, c’est un parti pour récolter du pognon, pour…. Je ne sais pas mais macron n’en a pas besoin donc..

  • Comme tous les macronistes: un socialiste déguisé.

  • Ce Jupéiste se lance dans le business politique et se crée un monnayage qui pourrait lui rapporter gros, mais étant un peu court il demande aux autres d’apporter leurs idées pour faire son business

  • Il a fait Sciences po, l’ena, il a milité au PS puis à l’UMP… tout est dit là!!! MDR

  • C’est étonnant tous ces partis, petits et grands, qui essaient de récupérer des voix de “droite”. Celles de Sarko? Celles de Le Maire? Celles de Larcher? Pour avoir les résultats d’iceux? Comme s’il existait une droite dans un pays communiste.

  • Voyons plus large ! Le nom “Panorama”, qui implique de tourner en rond, aurait beaucoup mieux symbolisé l’action politique d’Edouard Philippe.

  • J’ai un peu de mal à comprendre pour quelle raison créer un nouveau parti pour soutenir quelqu’un qui a déjà le sien ?!
    Sinon pour siphonner de l’extérieur LR en pleine débandade ?

  • Ma grand-mère disait ils sont prêts à tout mais bon à rien. J’aimais bien ma grand-mère

  • Comme disait l’ambassade americaine:

    Barnier est tout d’abord un politicien. Des années de contact avec lui ont donné à cette ambassade l’impression d’un homme avec plus d’ambition que de principes. […] Il continuera probablement de lâcher sur les principes et de s’aligner avec la position qui, selon lui, lui offrira la meilleure possibilité d’avancement personnel.

    Ah, non, c’était Barnier.

  • Philippe croit, non sans raison que Macron à force de mentir et de dire tout et son contraire, pour plaire à tout le monde dont il se moque systématiquement, sera tellement dévalorisé qu’il n’osera plus être candidat. Et lui aura chauffé la place…à moins que…

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